Les chercheurs ont daté trois éruptions volcaniques, situées à une trentaine de kilomètres au nord-est de la grotte Chauvet (Suc du Bauzon, Coupe d’Aizac, maar de Ray-Pic). Ils ont obtenu des âges compris entre 29 000 ans (± 10 000) et 35 000 ans (± 8 000). Ces âges sont compatibles avec ceux des dessins en formes de gerbes, déduits de mesures de carbone 14 par spectrométrie de masse par accélérateur (de 34 à 37 000 ans) et de thermoluminescence (36 900 ± 2 300 ans).
Les cinq occurrences de ces « gerbes » (quatre dans les galeries de Mégacéros et du Belvédère et une près de l’entrée d’origine) pourraient donc être lues comme une réminiscence de fontaines de laves, typiques d’éruptions stromboliennes, comme celles des volcans ardéchois tous proches. De tels symboles sont sans équivalent parmi les 340 grottes ornées connues en France et en Espagne.
Cette interprétation doit également être rapprochée du choix iconographique atypique des artistes de la grotte Chauvet, celui d’animaux dangereux et non chassés par l’homme (lions, ours, mammouths et rhinocéros) et qui pourrait l’éclairer d’un jour nouveau.
Les plus anciens témoignages graphiques d’éruptions volcaniques étaient, jusque-là, la fresque de Çatalhöyük (Turquie), remontant à 9 000 ans, et des pétroglyphes arméniens, vieux de 5 000 ans.